Cannes… Un nom qui fait surgir des rêves : vacances, palmiers, ciel bleu, célébrités, palaces luxueux, yachts, restaurants élégants, boutiques de luxe, et bien plus encore. Mais Cannes, c’est aussi des collines parfumées de mimosas, des villages pittoresques, des marchés animés, et des vestiges historiques qui révèlent l’âme vibrante de la Provence éternelle. Le charme unique de cette ville réside dans son paradoxe, où le luxe le plus étincelant côtoie la sérénité du monastère de Lérins, sur l’île de Saint-Honorat. Au-delà des clichés, Cannes a le pouvoir de surprendre et de satisfaire chacun parmi les deux millions de visiteurs annuels et les 300 000 congressistes. Qu’ils recherchent le luxe, le bronzage sur la plage, ou simplement la tranquillité d’une promenade, le tout dans le cadre exceptionnel de la Côte d’Azur.

La Croisette, l’une des promenades les plus célèbres au monde, offre une façade somptueuse sur la Méditerranée. Elle prend naissance au vieux port et s’étend jusqu’à la pointe Croisette, qui offre une vue panoramique sur l’île Marguerite, l’Estérel et le Tanneron. Bordée par de prestigieux palaces, des boutiques de luxe et des résidences élégantes, la Croisette est également agrémentée de magnifiques jardins publics, dont une roseraie abritant 14 000 rosiers. L’ombre des palmiers confère une touche exotique à cette promenade aux parfums marins raffinés.

Les temps ont bien changé depuis l’époque où l’auberge du père Pinchinat était le seul refuge de Cannes. Aujourd’hui, les hôtels abondent, mais le charme des palaces aux noms prestigieux continue de faire rêver : le Carlton, Le Majestic, Le Martinez, Le Marriott. Si le coût d’une suite vous paraît excessif, vous pouvez toujours vous offrir un moment de rêverie autour d’une tasse de café.

Les îles de Lérins, situées au large de Cannes, à l’extrémité orientale de la Provence, sont une paire d’îles inégales en taille mais symétriques en forme. Avant de tomber dans l’oubli pendant plusieurs siècles, elles auraient abrité un petit temple païen, bien antérieur à l’époque romaine, selon le géographe grec Strabon. La première île, à 1100 mètres du rivage, est l’île Sainte-Marguerite, autrefois nommée Lero par les anciens géographes. Longue de 3,3 kilomètres et large de 900 mètres, elle est la plus grande des deux. Les abbés de Lérins l’ont cédée aux habitants de Cannes en échange d’un tribut annuel. Cependant, au fil des siècles, l’île a changé de propriétaire à plusieurs reprises, passant notamment aux mains des Espagnols et des Autrichiens, avant de devenir, de nos jours, une destination paisible.

Au nord de l’île Sainte-Marguerite, le Fort Royal couronne la falaise. Construit sous Louis XIII, il a été fortifié et agrandi par les Espagnols, puis restauré selon les plans de Vauban. Pendant un temps, il a été utilisé comme prison d’État, abritant même le mystérieux “Masque de Fer”, dont l’identité reste toujours un mystère. Aujourd’hui, le calme règne sur cette île couverte de pins maritimes et d’eucalyptus, offrant un cadre idéal pour de longues promenades.

L’île Sainte-Marguerite abrite actuellement une seule et unique propriété privée.

Au début du Ve siècle, Honorat, ermite vivant au Cap Roux dans le massif de l’Estérel, se retira dans les îles sur les instances de l’évêque de Fréjus. Un monastère y fut construit sous l’influence de Saint Honorat, devenant ainsi un centre de formation pour les novices, une école de piété et de philosophie chrétiennes rayonnant sur toute la Provence. Honorat décéda en 429, après avoir été évêque d’Arles. Sous sa tutelle, de nombreux évêques marquants de l’histoire de la chrétienté furent formés. Au XIe siècle, pour résister aux invasions et aux risques d’attaques, le monastère fut fortifié. Pendant des siècles, le monastère prospéra, accueillant de nombreux pèlerins en quête de paix, de prière et de tranquillité. En 1791, l’île devint propriété de l’État, puis fut achetée par Mademoiselle Alziary de Roquefort, actrice à la Comédie française et amie du peintre Fragonard. En 1869, les moines cisterciens redonnèrent à Saint-Honorat sa vocation première : un lieu de recueillement.

De nos jours, les moines cisterciens se consacrent, au labeur et à la prière. Leur quotidien comprend la récolte de miel, la culture et la distillation de la lavande, la fabrication d’une liqueur appelée la Lérina, ainsi que la restauration de l’abbaye. Ils accueillent également des personnes en quête de silence et de spiritualité pour des séjours de 4 à 5 jours dans la partie hôtellerie.

Le Palais des Festivals et des Congrès, malgré son architecture parfois controversée, s’élève sur la Croisette depuis 1982. Tout au long de l’année, il accueille de nombreux congrès et festivals, mais son événement le plus prestigieux est le Festival du Film. Ce festival du Septième art, né peu avant la Seconde Guerre mondiale et interrompu pendant quelques années par cette dernière, attire depuis plus de 70 ans les plus grandes stars du cinéma, faisant rêver les aspirants acteurs, les admirateurs de célébrités, et révélant parfois de nouveaux talents au grand public. Devant le Palais des Festivals, sur la Croisette, les empreintes des grandes stars du cinéma sont immortalisées dans le sol.

Au XIXe siècle, à l’initiative de Lord Brougham, de magnifiques villas entourées de jardins luxuriants ont vu le jour à Cannes. Ces jardins, où pelouses et végétation locale se mêlent harmonieusement, confèrent à la ville son charme si particulier, mariant raffinement luxueux et ambiance provençale, avec des palmiers majestueux en toile de fond. Les façades de ces villas, aux architectures variées, s’inspirent des souvenirs et des goûts des constructeurs, allant du style palais italien au cottage anglais, en passant par des touches orientales ou gothiques. Certaines de ces villas ont disparu, mais leurs jardins subsistent, entourant de nouvelles résidences qui perpétuent souvent le nom de la villa d’origine.

Le quartier du Suquet, désormais intégré à Cannes, a préservé le charme du vieux village de pêcheurs qui existait bien avant l’arrivée de Lord Brougham et qui vivait sous la protection des moines de Lérins. On accède au Suquet par l’ancien pont-levis, où les remparts préservent une atmosphère médiévale. La statue de Notre-Dame de la Paix semble veiller sur les visiteurs. Se perdre dans les ruelles aux noms évocateurs du passé, comme la rue du Moulin, la rue Coste Corail, la rue de la Bergerie, la rue des Suisses, la rue de la Miséricorde, permet de découvrir le charme intemporel de ce quartier, en descendant doucement vers le vieux port.